20 sept. 2014

ARRIVÉE EN ALBANIE

Je ne vais pas rater ça : le « compteur » de mon grand frère Jacques, le n°3, passe à 70. Bon anniversaire à lui ! C’est tout aussi marquant : notre petit Lucien fête ses 21 mois. Alors des tonnes de bises de la Grèce.

Encore un réveil étonnant. Ce matin, c’est un pélican qui glisse sur le lac devant nos yeux ébahis. Nous avions lu qu’il y avait une colonie de pélicans dans un lac albanais à un centaine de kilomètres. Ici, nous avons déjà observé le vol majestueux d’un couple hier soir et, en partant, un pêcheur sur sa barque entouré de ces curieux palmipèdes.


De Kastoria, capitale de la fourrure, nous arrivons très vite à la frontière.
Côté grec, 2 guichets : 5 minutes.
Côté albanais : quelques voitures avant nous ; 2 guichets aussi ; 1 inspection rapide du camping-car. 20 minutes. Le douanier a le temps de nous dire, en anglais, qu’il doit vérifier le véhicule parce que demain le Pape (on le fait répéter), le Pape vient à Tirana ?? On essaiera toute la journée de savoir si c’est bien vrai. Il vient, c’est sûr, mais quand ??
Fastoche les frontières !! En prime, nous « gagnons » une heure. Nous voilà revenus à la même heure que la France.

Notre passage en Albanie sera éclair. Donc les informations sur le pays aussi. Pour tout vous dire, on a dû acheter une carte routière en Grèce et nous n’avons aucun guide. Visite à l’aveugle ou presque.
L’Albanie ça se dit SHQIPERIA en albanais. Important n’est-ce pas ?
Savez-vous que le pays fait 29 000 km² et que 3,2 millions d’albanais y habitent.
En comparaison, sachez que la région des Pays de la Loire est juste un peu plus étendue mais que nous sommes autant de ligériens que d’albanais. Étonnant non ?

Tout ça pour dire que c’est bien petit, que c’est un pays sous-développé, que la majorité des habitants sont musulmans et qu’ici on paie avec des leks (140 leks = 1 €).
On s’aperçoit très vite que c’est l’agriculture le premier employeur. Du monde dans les champs partout. Des carrioles à cheval, âne, tracteurs historiques qui sillonnent les routes. C’est le temps du battage des haricots secs ; ici ils passent et repassent avec le tracteur sur les plants arrachés pour les écosser. Les étals de toutes sortes sont toujours aussi présents que dans les autres pays à chaque petit espace disponible le long de la route. Mais ici, plus de melons et de pastèques, mais des pommes de terre, oignons, tomates, haricots secs, noisettes. L’accueil y est toujours extrêmement chaleureux.




1ère étape albanaise, peu après la frontière : le lavage du camping-car. Il y a des laveurs à tous les coins de rue. Celui-ci est même en pleine campagne. Pour 3 €, toilette extérieure complète.
En direction de la Capitale, Tirana, nous assistons à un spectacle curieux sur les bords du lac Ohridsko. Ce lac sert de frontière entre l’Albanie et la Macédoine ; dommage le temps se couvre et rend les montagnes sombres.

Donc, à partir de Pogradec, sur 25 km, la route est complètement dégradée en prévision d’une 4 voies qui se prépare. Quelques kilomètres après, une pelleteuse attaque une maison, puis sur les berges du lac, tout ce qui ressemble à un hôtel, à un ponton, à une piscine est en cours de destruction totale. Ça se fait apparemment dans l’urgence puisque les terrasses ont encore leurs tables nappées et leurs parasols installés. Les meubles sont mis « à l’abri » de l’autre côté de la route. La police et les badauds sont là.


On supposera que ces établissements ont été construits ici, sans doute sans permis et qu'aujourd’hui, l’Etat a dû réquisitionner les terrains pour terminer sa voie rapide le long du lac. Suppositions seulement ?? En tout cas, c’est impressionnant. Certains bâtiments ont l’air presque neufs. Plus loin, un terrain et des engins sont installés pour concasser ces montagnes de gravats.
Drôle de promenade.

Continuation vers la capitale Tirana – à peu près 300 000 habitants.
Pas grand-chose à voir. Un opéra décati, des statues monumentales à la russe, une grande avenue commerçante, un beau marché couvert et une boutique de souvenirs. Après ça, on peut dire qu’on en a fait le tour. Et, toujours aucune trace de la venue du Papa Francesco. On comprend à moitié qu’il vient le 21 mais on ne sait pas de quel mois.


Comme nous avons reculé nos montres d’une heure, la nuit tombe très vite. Du coup, nous choisissons le parking du stade de la ville pour la nuit.

19 sept. 2014

DE THESSALONIQUE A KASTORIA

Pas de bain au réveil, mais une petite séance de gym sur la plage déserte.

Même si l’envie de visiter ne nous démange pas ; on ne peut pas passer à Thessalonique sans s’arrêter. RV près du port, à la Tour Blanche (parce que blanchie après s’être appelée la Tour du Sang, reste d’enfermements et de massacres). Aménagée en musée, cette tour crénelée qui faisait partie intégrante des remparts de la ville possède une terrasse panoramique. On monte là-dessus. Super. Mer, port, ville, jardins, esplanade : un bel ensemble vu de là-haut. Du coup, on repère la statue équestre d’Alexandre le Grand à qui nous allons faire une petite visite. Il l’a déjà croisé plusieurs fois depuis 3 mois (Russie, Ouzbékistan, Turquie…). La Macédoine et Thessalonique était le point de départ de ses conquêtes.



L’ouest, toujours lui, nous rappelle à l’ordre !

Allons-y en passant par Lefkadia et ses tombes macédoniennes du 2ème avant JC. Cà date. Le 1er site est clos et ça doit faire un moment ; il y reste un bâtiment et un panneau de l’Union Européenne qui avait financé la restauration  à hauteur de 70 000 euros… c’est en panne !


2ème site. La guide nous attrape au vol. Il est 15 h vous êtes en retard. On en sait rien on n’a pas les horaires. Elle rouvre gentiment le bâtiment qui abrite la grande tombe, découverte en 1954. Mise à l’abri du jour la tombe en question fait 8x8m. Seuls sont visibles, ou presque, les échafaudages qui quadrillent la façade dont on devine les peintures. Par bonheur, à cette époque les tombes étaient entièrement enterrées, ce qui les a protégé des agressions extérieures et nous permet aujourd’hui de les admirer. Dommage, on y voit goutte ; faudra revenir ?

En passant par Edessa, perché sur une crête, on admire une chute d’eau de 25 m de haut, alimentée par de puissants torrents qui traversent le village. Assourdissant et rafraîchissant.

Route calme dans cette région agricole qui regorge, entre autres, de pêchers.

Et puis, toujours, les minuscules « chapelles », où brillent parfois une lampe à huile et des icônes, en souvenir des accidents de la route.

Col à 1150 m avant d’arriver à Kastoria, construite en partie sur une presqu’île qui s’avance dans un charmant lac. Beau bivouac l’eau est encore là, tout près.







18 sept. 2014

SITHONIA

Quel bonheur un petit déj face à la mer. La journée commence bien. La route côtière nous offre des panoramas lumineux. Des multitudes de ruches multicolores animent les côteaux plantés essentiellement de pins.


Une merveilleuse petite anse, un resto bleu et blanc, 5 mètres de sable et  l’eau transparente ; nous déjeunerons à Porto Carras. Tzasiki, gambas grillées, retsina… des saveurs oubliées depuis des mois. Papilles en folie !  Et un plongeon pour dessert.

Le camping-car et ses stickers « reliques » de notre périple attire un belge globe-trotter, échanges rapides (sa femme l’attend au resto).

Vous devinez que de temps en temps nous devons faire un ravitaillement. Ce ne sont plus les étals, les petites épiceries et markets des pays précédents… mais le Carrefour près de Thessalonique. Mis à part le langage des étiquettes (bouh bouh) on a l’impression d’être chez nous.

Camping très très calme près d’Epanomi. Dernier campement en bord de mer.


17 sept. 2014

ON AVANCE ON AVANCE

Aujourd’hui, objectif la presqu’île de Sithonia. Avant ce matin, je ne savais pas ce que c’était. Imaginez-vous la carte de la Grèce. Vous voyez, juste en dessous de Thessalonique, y’a une grande presqu’île qui porte 3 péninsules (comme une gros pis de vache avec 3 mamelles …).

Celle du milieu est celle de Sithonia et elle permet d’avoir une vue d’ensemble sur le mont Athos qui est squatté par les moines depuis plus de 1 000 ans. Interdit aux femmes et aux animaux femelles (peur de la provoc les orthodoxes ??) et visitable par les hommes à condition de trouver un motif religieux ou historique et de faire une demande en bonne et due forme auprès des autorités compétentes.




Alors, nous voilà partis par Kavala. L’île de Thassos où nous étions venus en camping-car avec les enfants en 1989 est toute proche. Souvenirs, souvenirs.

Nous n’avons pas prévu de visites ; nous sommes limite overdose là-dessus. Alors, route tranquille avec des vues imprenables sur la mer Egée et les montagnes environnantes. Champs de coton et de tabac. Plantations d’oliviers. La nature est verte et belle.


Arrivés tardivement sur Sithonia, nous guettons tous les points de vue qui nous permettraient de voir le fameux, le grand mont Athos (la Sainte Montagne culmine à 2033 m). Il est déjà un peu sombre, toujours coiffé de sa calotte nuageuse (tête de moine !). Mais nous l’avons vu, impénétrable, majestueux et tellement mystérieux. On sait qu’il est truffé de monastères dont certains à flanc de falaises et que, seuls, quelques moines profitent secrètement de cette nature grandiose. Jalousie, injustice...






Après ce coup d’œil impressionnant, nous trouvons un joli petit camping, face à une baie orangée par le soleil retombant. 2 jours de suite les pieds dans l’eau. Grand luxe !

16 sept. 2014

ENCORE UNE FRONTIERE !

Une nuit sans muezzin ou presque. Celui d’ici n’était pas matinal et la mosquée très lointaine.

Un dernier arrêt turc pour notre ekmek (pain) quotidien. C’est une région de raisin et Tigurdak est réputé pour son fameux raki. On dépense nos dernières livres et on poste nos dernières cartes postales turques.


Aujourd’hui sera notre 13ème passage frontière. Ça nous porte chance. Au total, après 3 guichets côté turc puis, 1 pédiluve, 1 guichet et un coup d’œil à l’intérieur du camping-car côté grec, nous voilà dans l’espace Schengen en moins d’1/4 heure. Record battu !





Pour une fois, nous avons pu « matraquer » les postes frontières ; personne à surveiller les appareils photos !


Bonjour en Grèce se dit, joliment, kaliméra.

Pays de 132 000 km² et de près de 11 millions d’habitants qui ont la réputation d’être hospitaliers et exubérants.

Encore un alphabet différent… c’est certain nous allons en perdre notre latin !

Nous voici revenus dans la zone euro. Plus de 100 jours que nous nous battions à calculer, multiplier, diviser « à la louche » des valeurs de monnaies toutes différentes.

Le pays est en faillite mais pas ses merveilleux paysages !




Cette fois, nous ciblons le camping municipal de Alexandroupoli. Grande surprise, nous y croisons « d’anciens baroudeurs », Patrick, Brunette, Sadek et Nassima qui repartent. Ils s’étaient par hasard retrouvés là avec plusieurs équipages pour la nuit dernière.

Le camping est presque désert. Nous avons le choix des emplacements. Installation rapide sous une tonnelle couverte de canisses. L’eau est à 15 mètres. Baignade face à l’Ile de Samothrace (vous savez, d’où vient la célèbre Victoire ailée), oui oui.

En 2 jours nous sommes passés de la Mer Noire à la Mer de Marmara et maintenant à la Mer Egée. Leurs vagues chantent toutes la même belle berceuse.


Promenade au centre- ville pour une pause coiffeur pour moi. C’est hallucinant ; ils sont au moins 10 à tourner autour de 2 clientes. Les coiffeuses, le patron, mais aussi les z’amies des coiffeuses, et sans doute les z’enfants des coiffeuses ; y’a même un bébé de quelques mois. Et ça tchatche un max. Incroyable ambiance inimaginable chez nous. Une coiffeuse parle un peu anglais, on se débrouille. Le patron me coupe les cheveux et tout d’un coup il se retrouve avec son double derrière la glace. C’est son frangin/jumeau. Je vous le dis, un vrai souk ce salon.


Soirée cool qui sera aussi l’occasion pour moi de mettre à jour le blog que vous suivez… pour nos dernières étapes stambouliotes.

La vie est belle !

15 sept. 2014

CETTE FOIS C’EST LA FIN DU VOYAGE

Au petit déjeuner, nous apprenons que Dominique (notre voisine bretonne d’Arradon) est souffrante. Elle doit partir à l’hôpital pour des examens. Triste fin de périple pour elle et Yves.

En partant de l’hôtel, on pensait que c’était la fin du voyage !!


Mais, mais, mais ...

Nous partons pour le camping, alors que les chauffeurs des 2 bus ne connaissent pas la route et s’arrêtent au moins 3 fois pour demander leur chemin. On est toujours dans le rêve !!  A la fin du parcours, c’est nous qui leur indiquons la bonne voie vers le Mistik camping.

Nous y découvrons un attelage surprenant : un tracteur avec une caravane sur sa remorque. C’est un allemand parti en avril et qui se dirige vers le mont Ararat. Dommage, il n’est pas là pour le moment. Regardez. Carrément bluffant.



On s’installe. On range nos affaires. On se prépare à partir. On met le camping-car opérationnel pour plusieurs jours. Quelques équipages nous quittent après de longues embrassades et puis, sans prévenir, le gardien du camping ferme les portes.

La facture de notre séjour n’est pas complètement payée. Nous sommes 10 camping-cars  pris en « otages ».

Téléphone à Bruno qui est à Istanbul. C’est la faute au réceptif (of course). Il voit ça tout de suite. Palabres pour laisser sortir Alberte et André qui doivent prendre un bateau demain. Rien à faire. Tout le monde reste là tant que ça n’est pas payé.


En attendant un de nos guides qui doit arriver avec la monnaie, on se décide à pique-niquer tous ensemble sous la tonnelle. Nous n’en aurons pas le temps. Miraculeusement les portes s’ouvrent (sans doute suite à un coup de fil)… rapidement tout le monde démarre pour sortir de cette embrouille et cette fois, les séparations sont « définitives », dans la bonne humeur.

Nous déjeunons de brochettes au village avec Marie-France et Gilles et …


PPI c’est fini

et dire que c’était un rêve de toute notre vie

PPI c’est fini

on sait qu’on n’y reviendra pas un jour !



Nous avons parcouru 27 600 km depuis notre départ de Vertou le 5 juin.

Nous avons besoin de digérer et de nous remémorer ce formidable parcours. Nous le ferons pendant les 2 ou 3 semaines  que va durer notre retour « chez nous ». Mais déjà, nous pouvons vous dire que nous avons eu l’impression d’avoir été, avec nos compagnons de voyage, une grande famille pendant plus de 3 mois. Et, ça, pour moi, c’est véritablement précieux et irremplaçable. Ça vaut toutes les merveilles du monde.

Pour la suite, le groupe sera réduit à nous 2. Mais je suis sûre que nous allons refaire un autre voyage tout aussi merveilleux. Un objectif : Venise. Reste à tracer notre route.


Restez branchés, nous continuerons à alimenter notre blog jusqu’à notre retour à Vertou.

DEBUT D’UN NOUVEAU VOYAGE … EN SOLO

De Kilyos, nous nous dirigeons plein sud vers la côte turque de la Mer de Marmara. Nous pensions y trouver un camping sympathique pour faire une petite pause de transition. Que nenni !! Un camping fermé, un camping inexistant, un camping has been. Le GPS nous a bien guidés !!

Partie remise pour le bord de mer, on s’arrêtera ce soir dans la campagne près de Malkara. La frontière avec la Grèce est à 80 bornes.

1ère soirée seuls depuis longtemps. Tranquillité. On « plane » un peu, les pensées pleines des adieux émouvants à nos compagnons de route.

14 sept. 2014

DERNIER JOUR

C’est promis nous aurons une nouvelle chambre ce soir.



Première visite à la Mosquée Bleue (en travaux comme Sainte Sophie) aux mosaïques et faïences florales lumineuses en fond de dômes démesurés.





Puis, le café Pierre Loti (il a vécu là) dont les terrasses dominent la Corne d’Or ; bras de mer qui s’enfonce dans le vieil Istanbul.


Enfin, le très coloré bazar aux épices. Comme au grand bazar, toutes les boutiques s’y côtoient : épices bien sûr, mais aussi pâtisseries miellées (hum), loukoums (re-hum), bijouteries, faïenceries, marchands de tapis etc etc.


A la demande du groupe, nous échappons au défilé de mode prévu dans un magasin de cuirs !
Alors, direction un resto de poissons au bord du Bosphore. Problème, il nous faut une heure de route pour y arriver. Heureusement, c’est superbe et succulent.
Re-très long- trajet pour regagner notre hôtel. Istanbul est encombrée. Heureusement, nous longeons le Bosphore et son spectacle de ports, de pêcheurs à la ligne, de cargos et paquebots qui croisent entre Europe et Asie est attrayant.

Pause rafraîchissement à l’hôtel avant de repartir pour notre soirée de gala. Ce sera sur un bateau sur le Bosphore. Un moment, on a cru à une arnaque de plus !! Un bateau arrive … non non ce n’est pas le nôtre. Puis un 2ème. Idem.  Puis, un 3ème, un 4ème … peut-être bien un 5ème et un 6ème, avant que le « nôtre » arrive.
Embarquement enfin. Et là, plus de problème, nous nous installons pour l’apéro sur le pont extérieur. Au total nous devons être 150. Il fait déjà nuit. Nous savourons tranquillement un apéritif à gogo avec la compagnie d’un chanteur à l’italienne. Chouette. Petit discours de l’organisation, indispensable photo du groupe, la dernière.



Dîner à l’intérieur avec danseurs folkloriques et … danseuse du ventre.
Ça se terminera par un dessert servi de nouveau sur le pont aux lumières de la ville et des ponts sur le Bosphore. C’est éblouissant. Le service est carrément impeccable. Nous sommes bercés et émerveillés.