9 août 2014

DERNIERE VIREE CHINOISE VERS KASGHAR

Encore un peu plus vers l’ouest aujourd’hui… comme dit la chanson, l’horloge tourne, les minutes sont trop courtes, j’aimerais bien un peu arrêter le temps !!!

C’est parti pour notre dernière escale chinoise à l’extrémité ouest de la Chine ;  épicentre du commerce d’Asie centrale pendant des siècles (ville plus près de Téhéran que de Pékin qui est à 6000 km).






Malheureusement, notre route sera désertique de bout en bout. Quelques passages bordés de massifs à près de 2000 m. A l’horizon hier soir nous pouvions deviner le point culminant de la chaîne du Tian Shan à 7439m, au nord d’Aksu ; ce matin, la visibilité est limitée par une brume impénétrable. Bouuh ! Nous espérions mieux pour terminer la traverser du Taklamakan, qui, dans cette partie accueille des milliers de panneaux solaires.





Dernier plein de gas-oil avant la frontière ; même là, nous sommes des extra-terrestres : rires, étonnements, photos des pompistes au volant et visite du camping-car.



Arrivée à Khasghar par « seulement » 30° - nous sommes à 1 300 m d’altitude. Pour se mettre dans l’ambiance ouïgour, soirée brochettes d’agneau.

8 août 2014

DE KUCHE A AKSU EN PASSANT PAR KIZIL

Y’a 50 ans, ma grande sœur Maryvonne disait « oui » à un mon cher beau’f Daniel. Bises chinoises à vous 2 pour votre anniversaire !


Départ particulier puisque nous allons exceptionnellement circuler en convoi. Destination les grottes des mille bouddhas de Kizil. Pas très facile de circuler à 12 camping-cars d’autant que la route montagneuse nous offre des vues d’une grande beauté : canyons, flancs de montagne « à rayures », roches déchiquetées… Wow ! Les arrêts nous démangent !! Nous en ferons quelques uns « groupés » ; dans ce pays, pas de problème pour s’arrêter au bord de la route. Finalement, on se rend compte que ce convoi n’était pas imposé par la route, mais plutôt par notre guide en chef qui en profite pour nous prendre en photos sous toutes les coutures ; des camping-cars dans ce grandiose désert de rocailles, ça meuble bien un press-book d’agence de voyages.




Les grottes sont toutes blotties à flanc de falaise ; comme nous, vous n’aurez pas de photos ; c’est strictement interdit. Nous aurions pu vous faire partager des fresques bouddhiques dont certaines dates du 5ème siècle, avec des couleurs de lapis lazzuli, de malakite, de pourpre…. Les bouddhas sculptés dans ces grottes ont aujourd’hui tous disparus en raison de pillages ou de destruction, en autre par les musulmans et les archéologues européens.












Déjeuner seuls au milieu de nulle part, comme on l’aime. Fond d’écran à tomber par terre. Après le repas, petit brossage de ratiches et rinçage inattendu !! Pour notre grande consommation d’eau minérale, nous achetons des bidons de 4 litres que nous reversons en bouteilles. Donc donc, pour mon rinçage je prends une grande lampée d’eau, qui s’avèrera être de l’alcool à 40°. Le fameux bidon arbore une belle étiquette verte avec un sommet enneigé et de splendides idéogrammes chinois. Dans le rayon boisson il s’apparentait sans équivoque pour nous à une bouteille d’eau… du coup, on a de quoi faire la fête avec cet alcool ; d’après notre guide, ces conditionnements sont faits pour les mariages !!  On en entendra de toutes les couleurs le soir au campement.




Après-midi tranquille sur une route de plateau (1100 m) avec de parts et d’autres, beaucoup de villages et une grande activité agricole pittoresque. Pour pimenter le voyage, un contrôle de passeports par la police qui n’était pas pressée de nous les rendre ; Philippe notre guide nous suivait à ¼ h et a très vite pris les choses en main.

Décus par notre parking du soir chauffé à blanc par le soleil, bruyant et pas net, mais pas net du tout à l’arrière de l’Hôtel Holiday Pudong. Heureusement un bref orage fait tomber les degrés et la connexion wifi permet de communiquer un peu.

Dîner avec Dominique et Yves avec qui nous parlons de Baden puisqu’ils sont d’Arradon. Sympa.












7 août 2014

ROUTE DESERTIQUE VERS KUCHA

La route de la soie ne devait pas toujours être une partie de plaisir pour nos lointains prédécesseurs à pied ou à cheval.


Aujourd’hui, ça démarre par une plaine poussiéreuse et blanchie par le soleil. La chaîne du Borkotan Shan qui nous suit sur notre droite est presque invisible tellement l’atmosphère est laiteux. Ce sera le cas tout au long de cette journée.


Nous faisons quand même une petite halte à Tiemenguan Pass près de Korla (autrement appelée la passe de la porte en fer). C’était une tour de guet aujourd’hui intégrée dans un parc national. Un parcours permet de visiter tour et pagodes mais c’est à flanc de montagne ; la roche est brûlante ; pas question de grimper là-haut. On fait juste un mini tour près de la rivière.

Retrouvez notre route dans le désert du Taklamakan, rien que le nom fait rêver !

 Nous nous arrêtons ensuite voir un superbe cimetière musulman ; repos éternel dans le désert au pied d’une montagne ocre jaune.

 



En voulant nous approcher des zones dunaires indiquées sur notre carte, nous nous arrêtons acheter des galettes de pain toutes chaudes au four du village. La femme qui tient boutique et les hommes qui l’accompagnent nous paraissent très timides. Après quelques photos (et la magie des échantillons de parfum), nous les quittons tout sourire. Pas vu de dunes, le sable sera pour un autre jour.

Raté encore pour la visite du musée de Kuche, inaccessible pour cause de travaux.

Ce sera donc un ravitaillement au supermarket (gardé par la police) avant notre installation sur le chaud parking du Kuche Hôtel. La ville a prévu l’arrivée massive de résidents dans les années à venir. C’est énorme les installations existantes ; des avenues plantées plus larges que les Champs Elysées… mais avec personne pour les emprunter. Le guide dit 80 000 habitants ; ils doivent en prévoir le triple. Du coup, tout le monde a ses aises pour se croiser, se doubler, traverser dans le sens qui lui convient.

Ce soir, nous en sommes à 18500 kms.



6 août 2014

VERS L’OUEST POUR LE LAC DE BOSTEN

En reprenant possession de notre camping-car parqué depuis 2 nuits, on se rend compte que le thermomètre y est monté jusqu’à 50°. Depuis plusieurs jours, Maria qui voyage avec le groupe 2 était souffrante (douleurs abdominales). Nous apprenons qu’elle a été hospitalisée à Turpan et que la décision a été prise pour un rapatriement sanitaire vers la France, sans doute via Shangaï. Nous sommes tous inquiets et attristés pour Maria et Francis ; le sourire permanent de Maria, leur extrême gentillesse et leur calme en toute circonstance vont nous manquer. François fait la promesse à Francis de leur rendre visite quand tout ira bien, à Laval où ils résident.



Notre route passe par Toksun où nous rachetons leur si fameux raisin. 2ème contrôle policier de la journée. Toujours intéressé et courtois. Montée vers le col de Kumush (1500 m) où nous pique-niquons devant un panorama grandiose avec la douceur montagnarde retrouvée.






Arrivés au lac de Bosten, direction la baignade avec Norbert et Christine et leur charmant flegme suisse. C’est pas notre pointe du Devin à Noirmoutier, mais c’est l’impression de fraîcheur qui compte.



Comme tous les hôtels du bord du lac, le Jyniang où nous atterrissons est quasi-désert. Pas terrible. Nous nous faisons un coin sympa pour dîner près des camping-cars avec Nassima et Sadek. Soirée agréablement douce.


"COUP DE COEUR"

Si vous passez par là, nous vous recommandons les vrais "WC" de l'Hôtel Jinyang au Lac Bosten (c'est pas loin, entre Turpan et Kuqa)

Je n'ai pas l'adresse précise, mais il y a eu mieux : un de nos camarades de voyage, saisi d'un envie pressante et incontrôlable, a dû se résigner à "caquer" en compagnie de 5 autres "convives" !!

Les latrines à la romaine sont de retour !!

5 août 2014

TURPAN



LUNDI 4 AOUT
DIRECTION LA FOURNAISE DE TURPAN
Visite matinale du centre de Hami avec une étonnante surprise, un arc de triomphe aux dimensions plus modestes que « le nôtre » mais avec des sculptures bien occidentales. Pas sur les guides, on n’aura pas d’explication sur la présence de ce monument ici. 


La ville s’éveille doucement. Je vous l’ai dit, ici, on est très loin de la capitale : 4 500 km, ce qui fait qu’il y a un méridien d’écart et donc un décalage horaire réel. Mais en Chine, quel que soit l’endroit l’heure est la même pour tout le monde. Alors, en « Ouïgourie » on a institué un horaire librement décalé de 2 h 00 par rapport à Pékin ; çà veut dire que les administrations et les commerces s’éveillent plutôt vers 10 h que vers 8 h !
Notre chemin du jour vers Turpan sera très varié avec des plaines désertiques, des dunes et plus tard des vignes très très nombreuses dans la région ; c’est essentiellement du raisin de table ou du raisin destiné à faire du raisin sec, succulent et un petit peu de vin (trop chaud pour goûter). Du coup, partout des séchoirs à raisin, belles constructions ajourées en brique ocre.
En fin de parcours, d’innombrables puits de pétrole occupent des étendues infinies. La démesure toujours.
Avant Turpan, nous empruntons un défilé dans la montagne qui mène au vieux village de Tuyoq. Contrôle de police courtois. C’est un village traditionnel ouïgour lové au creux d’un splendide et vertigineux canyon, avec, en arrière-plan la verdure d’une oasis et … plus loin des centaines de puits de pétrole.  La culture musulmane a marquée l’architecture de ce beau village, avec mosquée, marabouts et cimetières typiques. En passant dans la partie plus récente, les villageois ont installé leurs lits le long de leurs maisons. Dans cette région, en été la température atteint des sommets (nous y sommes à 42°) et ils n’ont pas d’autre choix que de dormir à la belle étoile.


Repos éternel








Chaque sortie du CC pour prendre quelques photos est un vrai bain de chaleur … merci la clim.
Arrivés à notre parking du soir, la touffeur de Turpan se confirme. Insoutenable. Première mission, réserver une chambre d’hôtel avec la clim ; le petit volume et la carrosserie brûlante du  CC nous promettaient à coup sûr une nuit à 40°. L’hôtel est « has been » mais la clim marche… on respire.
Ce soir nous dînerons tout près avec une douzaine de camping-caristes. Belle ambiance malgré un service tout en lenteur dans un resto « has been » lui aussi. C’est pas grave, nous sommes sous une treille ; le raisin doucement sucré fera notre dessert ; il ne doit plus faire que 37° !!



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MARDI 5 AOUT
TURPAN

Bonjour amis lecteurs. Vous n’en n’avez pas marre ?

Ça fait aujourd’hui 2 mois que nous avons pris la route, que vous suivez notre parcours et que vos commentaires nous parviennent. Un fil d'Ariane qui nous réjouit à chaque fois. Nous espérons que vous ne vous lasserez pas.

Vous êtes dans nos pensées chaque jour.

Alors, voilà les nouvelles du jour.

On a bien fait !!

Par 42°, le Dutaco garé sur un parking d’hôtel… nous avons réservé une chambre pour 2 nuits, avec LA CLIM', luxe extrême.

Depuis le début de notre épopée chinoise, vous avez dû remarquer que nous étions pratiquement tout le temps hébergés le soir sur des parkings d’hôtels, plus ou moins confortables d’ailleurs. C’est tout simplement qu’ici, il n’est pas possible de faire autrement. Ça a un avantage, c’est que la plupart du temps nous pouvons profiter de l’électricité (ça économise le gaz pour le frigo), de l’eau, d’installations pour vider nos WC et, parfois de wifi. Comme nous sommes 12 équipages à partager ces connexions, ça limite le débit, mais on se débrouille (quand tout le monde est couché…).

Visite groupée aux vestiges de Jiaohé. C’était une ville de garnison de plus de 6000 habitants, sous la dynastie des Han ; ça doit faire 1600 ans. Construit sur un promontoire avec des à-pic à 30 mètres, sa particularité est qu’il est fait de maisons creusées dans le rocher et la terre, et non constitué de constructions. Pas mal.



Après cette fournaise, nous nous retrouvons au frais des karez destinés à l’irrigation de l’oasis de Turpan. C’est un réseau de galeries souterraines creusées par l’homme et qui bénéficient naturellement de la pente des massifs montagneux voisins (similaires aux ketaras marocains). On termine la matinée par la pagode de Bezaklik qui, dans dans cette région a la forme d’une mosquée et d’un minaret joliment sculpté.



Après un déjeuner touristique et une sieste climatisée, nous filons en ville avec Brunette et Patrick. Dès la sortie de l’hôtel, nous pouvons profiter de l’ombre d’allées ombragées grâce à des tonnelles où poussent des treilles immenses et bien garnies. Il y en a plusieurs ainsi dans la ville, elles font quelques centaines de mètres de long ; superbes et efficaces pour les étés torrides. Le marché ouïgour nous plonge dans un univers plus proche de l’Afrique du nord que de la Chine.



Après un dîner en ville avec 2 couples de baroudeurs, nous devons faire intervenir le gardien de l’hôtel pour remettre la clim' en marche. Une télécommande tout en chinois c’est pas très commode quand ça se dérègle ces engins-là !!!

3 août 2014

DEPART DE DUNHUANG POUR HAMI

BON ANNIVERSAIRE JEAN-YVES…
le grand frère de François, qui passe le cap 70 aujourd’hui !!



A 1000 m d’altitude –23° ce matin

Rapidement après Dunhuang, les bosquets de tamaris en fleur laissent la place à des plaines complètement pelées, propices aux mirages. De temps à autre, quelques sommets de caillasse noire ; des exploitations de charbon ne sont pas loin.



Plus loin - ce n’est pas un mirage – à vue d’œil, plus d’un millier d’éoliennes tournant dans ce désert où le vent ne trouve rien pour l’arrêter.




Liuyuan, dernière ville avant d’entrer dans la province du Xinjiang. Du pain tout chaud, cuit au four dans la rue et de longs haricots verts en bottes ; ça doit être sur des arbustes moins dur à ramasser et moins long à équeuter !

La province du Xinjiang sera pour nous la dernière sur le territoire chinois. Un proverbe illustre parfaitement bien son éloignement de Pékin : « le ciel est haut, l’empereur est loin ». C’est une région autonome qui fait 3 fois la France en superficie mais compte 3 fois moins d’habitants. C’est le domaine des Ouigours qui représentent aujourd’hui 50 % de la population ; ils étaient 90 % au début du siècle dernier ; une dilution s’est opérée avec l’arrivée en nombre de population de l’ethnie Han. On s’en apercevra très vite, ce changement de province nous fait un peu quitter la Chine ; ici les panneaux indicateurs sont aussi écrits en arabe ouigour. Les mosquées et minarets remplacent les temples, pagodes et stupas. Un peu déçus, non pas d’être là, mais d’avoir un peu perdu la « vraie » identité chinoise.

Les paysages se transforment petit à petit dans ce désert du Taklamakan où les dunes côtoient des sommets à 4800m encore enneigés. Les camions gigantesques représentent le gros de la circulation sur la seule route vers l’ouest, qui est devenue pratiquement autoroute partout.



Stop chinois (extrêmement rare)


Notre route de la soie nous amène à Hami ce soir. Y’a quelque temps, Marco Polo passant par là aurait écrit que Hami était une étape particulièrement prisée sur cette route parce que les hommes de la ville laissaient les caravaniers de passage partager la couche de leurs épouses. Ouf ! cette tradition n’a plus court… Aujourd’hui Hami est la capitale du melon.





Nous faisons un tour, à la fraîcheur relative d’un joli parc, qui abrite le mausolée de 9 générations de souverains de la région du 17ème au 20ème. Cohabitation d’une pagode, d’une mosquée (plutôt style ouzbek) et d’un immense mausolée où sont alignés les tombeaux de ces personnalités et de leurs familles ; tombeaux recouverts de tentures richement dorées.


Ce soir c’est le parking de l’hôtel Hami qui nous accueille dans un coin tranquille avec une pincée d’ombre bien dérisoire par cette étouffante chaleur. Après un tour au souk des tissus, nous dînons de melon, haricots verts et raisins locaux.