2 août 2014

JOURNEE DE VISITES A DUNHUANG

BON ANNIVERSAIRE LAURENT… notre fiston, qui fête ses 38 ans, à Noirmoutier, bien entouré par Julienne, Sonia, Seb et leurs enfants. Sympa.



Ce matin, visite organisée aux grottes de Mogao.

La 1ère grotte daterait du 4ème siècle. A son apogée le site comptait 18 monastères ainsi que d’innombrables  calligraphes, traducteurs et artistes. Depuis des siècles de riches commerçants et hauts dignitaires sont passés par là pour financer le percement de ces mille grottes dont les parois intérieures sont tapissées de peintures bouddhiques. Deux d’entre elles, cachent des bouddhas de 26 m et 34 m de haut. Seules une trentaine sont accessibles à la visite.



Toutes ces merveilles désormais préservées nous sont d’abord présentées en vidéo dont un film en 360° (dommage les commentaires sont en chinois).

Après ça, l’industrie touristique du pays n’ayant rien à envier à nos spécialistes occidentaux, les salles de projection se vident et tous les toutous sont pris en charge en car pour nous emmener sur le site des grottes. Organisation impeccable avec, à l’arrivée, un équipement individuel en récepteurs audio qui vont nous permettre de suivre les commentaires d’une guide locale parlant français, ouf…

Le clou de la visite, un COLOSSAL bouddha niché dans une grotte sombre et étroite qui nous observe du haut de ses 26 m (photos interdites). Nous sommes le nez à hauteur de ses doigts de pied ; c’est vous dire l’impression lilliputienne que nous ressentons.

Nous regagnons notre campement pour le déjeuner dans une ambiance « vent de sable ». Horizon bouché et rafales.

Petite pause. J’avais eu la coupe de cheveux par une camarade de voyage en Mongolie, aujourd’hui, ce sera atelier « couleur » ; je fais le devant et… François termine l’arrière de la tête hors de portée du miroir. Ca fait du bien de retrouver un peu ses couleurs.


En fin d’après-midi, promenade tranquille au mont des Sables chantants et au lac du Croissant de Lune. Encore un haut lieu touristique mais tellement immense qu’on s’y trouve tranquilles. Nous sommes entourés de méga dunes ; la plus haute culmine à 1750 m. Des hordes de touristes d’ici grimpent à l’assaut de ces tas de sables en formant des cordons colorés. D’autres ont enfourché des chameaux qui serpentent majestueusement entre les dunes.




Au creux de plusieurs de ces dunes, un peu étrange ici, une pagode domine un étang rafraîchissant. Le soleil est voilé ; tant pis pour les photos mais tant mieux pour la température.

Pas le temps de souffler. Après le briefing, les camping-caristes chinois viennent nous dire au revoir. Leur trajet vers l’ouest prend fin ici. Nous avons tous préparé liquides et solides pour un apéro, avec une fois de plus, remises de cadeaux (tee-shirt, sac de toile, échantillons d’alcool). Un artiste peintre vient même nous faire une démonstration de peinture à l’encre de chine. Encore un beau moment.


Jean-Yves notre mécano œuvre au changement de l'amortisseur du camping-car de Annie et Georges qui ont été surpris par une ornière transversale en arrivant à Dunhuang


1 août 2014

NOUS ALLONS REJOINDRE DUNHUANG

La muraille de Chine possède ici son 1er fort de garde, dénommé poétiquement « passe imprenable sous le ciel ». La ville constituait le dernier bastion de l’empire ; la fin du monde civilisé au-delà duquel vivaient les monstres du désert et les armées barbares d’Asie centrale. Rien que ça !!

Notre guide a beau nous dire que les chinois n’ont jamais été des belliqueux, mais qu’ils n’avaient qu’une envie : la paix intérieure, ces tours de guets (aujourd’hui restaurées), mastodontes de briques dominant la muraille en pisé, ont dû en impressionner plus d’un.

La muraille, elle, continue encore un peu son chemin vers l’ouest mais elle n’est plus qu’un haut mur servant de chemin de ronde.

Ombres chinoises

Frappeurs de nougat !



Super mais le soleil a laissé place à un peu de pluie. Elle aurait pû attendre un peu.

Cet après-midi, étape de liaison vers Dunhuang. Zone désertique. Les seuls reliefs sont les usines, les viaducs de la voie ferrée, les pylônes électriques et les champs d’éoliennes. Paraît que l’objectif de production en énergie éolienne serait de l’ordre de 30% vers 2020, même si aujourd’hui les centrales à charbon hautement polluantes sont parties pour fournir de l’électricité pendant des décennies.

Pas de villages apparents, et  pourtant, des étals de melons bien installés sous des armatures bâchées. Particulièrement joli, des tranches de melons sont accrochées sur des fils à sécher, comme des petits fanions oranges. On s’arrête pour goûter çà. Super bon. Un achat, quelques photos avec les 4 jeunes femmes qui tiennent boutique. J’en profite pour leur distribuer des petites savonnettes et échantillons de parfums (Merci aux Gazelles et autres donateurs). Tellement heureuses qu’elles nous font cadeau d’un énorme melon ! Comme partout, des échanges verbaux très très limités mais la main sur le cœur.





Nous longeons pendant des dizaines de kilomètres le chantier d’une future autoroute ; comme pour les chantiers d’espaces verts, les femmes sont très nombreuses parmi les équipes d’ouvriers ; on en voit même tirer le béton, à la main bien sûr. On ose imaginer comment sont logés ces salariés qui doivent être en grands déplacements ; c’est le désert partout ; de temps à autre, une « base vie » sous des tentes très très sommaires en plein cagnard. Pas la CGT pour la défense de leurs conditions de travail !!!


Arrivés à Dunhuang à 1 600 m : 36 °.

Soirée resto au centre-ville animé avec 2 autres équipages. Dictionnaire en mains, on replie nos choix sur de la bière (chaleur oblige) du poulet et… des frites. Le service traînant un peu, François file faire un tour en cuisine ; il arrive juste au moment où le cuistot s’apprête à assaisonner les frites avec du sucre !! on l’a échappé belle. Les frites, cuites au wok, se révéleront succulentes mais le poulet aux légumes largement trop pimenté à notre goût. Encore une dépense somptuaire de 10 € par couple (les 3 litres de bière inclus quand même).

31 juil. 2014

DE ZHANGYE A JIAYUGUAN

En forme, prêts à partir pour une visite de groupe, le camping car démarre faiblement. Il ne veut ni avancer ni reculer ni accélérer. Quand le mécano arrive, le moteur se réveille.

Plan sur la comète pour trouver une solution pour poser un diagnostic. Pas de concessionnaire Fiat avec la valise Ducato en Chine. Peut-être en Ouzbékistan ?? s’il refuse d’avancer, nous devrons prévoir un porte-char ?? sachant qu’il y a 3 700 km d’ici Tachkent (une paille).

Enfin, pour l’instant il se décide à repartir… nous avec. On avisera le moment venu. Même si avec l’assistance mécanique on essaie de se préparer au pire.

Ce matin, donc, les 12 camping cars rejoignent Zhangyé pour y voir son célèbre et unique bouddha couché.


C’est une statue du 11ème siècle, en bois recouvert d’une légère couche d’argile pour les peintures polychromes. Impressionnant. Le couché fait 35 mètres de long et plus de 7 mètres au plus haut. Il repose depuis toujours dans un temple qui le préserve de la lumière (mais pas de la poussière). Notre bouddha qui a atteint le nirvana arbore un visage d’une grande douceur, éclairé par l’iris des yeux semi-clos. Il a l’air de se trouver bien là. De grandes statues et des arhats (sages disciples ayant aussi atteint leur nirvana) l’entourent.



Le musée attenant renferme les objets et les écrits trouvés à l’intérieur de la statue du bouddha. Magnifiques textes d’or ou d’argent. Encore une découverte d’envergure.

A Zhangyé y’a des supermarchés. Le frigo est vide. On part à l’assaut des rayons alimentaires typiquement chinois. On ne comprend rien aux étiquettes et encore moins aux commentaires des vendeuses. Quelques achats « à l’aveugle ». On verra bien !! Pour les légumes et les fruits, pas de dépaysement. Nous trouvons les mêmes que chez nous. On en essaie quelques nouveaux pas toujours à notre goût. Le plus important, c’est que le rayon de Coca et de bières soit bien garni. On ne va quand même pas s’hydrater qu’à l’eau !!

Ensuite, virée au site des « Rochers arc-en-ciel » à une cinquantaine de km de la ville. Ce sont des montagnes argileuses avec des couches et stries  de couleurs étonnantes, franchement contrastées ; dans les ocres, le brun, le sable, le jaune… Mais, une fois de plus, le temps nous manque et nous observons ça de loin. Vu les structures aménagées, les cheminements, il doit bien falloir ½ journée pour flâner sur le site. Tout se prépare à en faire une destination touristique majeure : des avenues toutes neuves d’une largeur à la chinoise, des bâtiments en devenir (sans doute des hôtels), des gargotes, des camelots…







Nous reprenons notre chemin vers Jiayuguan, limite de la Chine impériale dans des temps reculés, point final symbolique de la célèbre muraille et donc le début de la Chine occidentale.

Arrivée tristement caillouteuse. Des étendues minérales. A droite un cordon dunaire et à notre gauche la chaîne des Qilian Shan embrumée.

Ce soir, parking arboré de l’Hôtel Jiugang à Jiayuguan, ville moderne aux boulevards extrêmement fleuris. Nous ne sommes plus qu’à 1 650 m.

30 juil. 2014

VERS LES DUNES DU PARC NATIONAL DU DESERT DE ZHANGYE

Nous sommes à 2200 m – Le thermomètre est plus calme ce matin, à 22° seulement !

C’est parti pour le concessionnaire Fiat, à l’autre bout de la ville, en espérant qu’il aura la « valise magique » pour diagnostiquer l’origine du problème et pouvoir intervenir si besoin.

Garage bien sous tous rapports. Accueil costard cravate. Tout est nickel.

Une horde de jeunes mécanos arrivent avec… un ordinateur. Seulement, voilà, leur logiciel ne fonctionne que pour les véhicules Fiat vendus sur le territoire chinois. C’est-à-dire les voitures. Ils ne connaissent pas le Ducato ; ils n’ont donc pas accès au logiciel adéquat. Pas d’informatique = pas de diagnostic = pas de dépannage.




Finalement, Michel le mécano et François débranchent la batterie en espérant que ça lui remette les idées au clair. Rien de changé. Le voyant moteur est toujours à l’orange.

Au final, on aura passé un bon moment avec toute l’équipe du garage (une bonne dizaine) qui a passé son temps à prendre le camping car en photos et nous avec. C’était trop drôle.

Comme, pour l’instant, le camping car fonctionne normalement… croisons les doigts et continuons.

Départ de Xining tardif pour une étape vers Zhangyé.

La route nationale s’élève dans la montagne. Les paysages sont de plus en plus spectaculaires.

Par hasard, on retrouve Christiane et Patrick pour déjeuner sur une terre-plein, vue superbe, à 3500 m.

Le plus haut col de la journée culmine à 3792,75 m (précision chinoise). Le péage de la nationale est installé là devant un cirque montagneux grandiose. Le mal de tête s’installe… Autour de nous, les sommets nous dominent à près de 5000 m. Juste quelques pointes enneigées.

Partout le long du parcours, de lumineux champs de colza, des ruches et les marchands de miel qui vont avec, des troupeaux de moutons, biques et surtout de yaks. On s’arrête pour une cueillette de fleurs minuscules inconnues dans nos prairies (nombreux edelweiss).



Haute virée aujourd’hui, avec 3 cols à plus de 3 500 m.

Notre halte, au pied de dunes de sable, est plus confortable, à 1 500 m et 29°. C’est une aire de camping, avec des estrades en bois pour installer nos tables de pique nique. Reposant.

(pour ceux qui connaissent, ce sont les jumelles des dunes de Merzouga)


29 juil. 2014

RETOUR A XINING

Bouh, nous devons reprendre la route, après un petit tour à la plage.

Retour vers Xining pour aller visiter l’un des six temples les plus renommés du pays.

On stationne sur un parking d’hôtel pas trop mal. Un car nous conduit au monastère de Kumbum, de la confrérie des Gelugpa, autrement appelés « bonnets jaunes ».

Succession de salles de prières, de parfums d’encens, d’odeurs des lampes à huile (rance) et bien sûr, de bouddhas dorés à l’or fin, entourés d’offrandes de toutes sortes (beaucoup de billets de banque, de pâtisseries au beurre de yaks, etc…). Des fidèles répètent leurs soutras en s’étendant sur le sol mille fois. Des moines en toges rouge sang sont à l’étude, isolés dans un cour carrée à colonnades. Des gestes ancestraux qui nous restent étrangers.


 






Au retour, petite promenade avec Philippe dans un éco-musée retraçant la politique de rééducation culturelle dans les années 70. Les jeunes diplômés des villes étant envoyés dans des familles à la campagne pour apprendre la vie et… porter la bonne parole aux oreilles des paysans. Mao et sa doctrine habillent les murs de slogans « saignants ».




Chouette journée. On respire mieux ce soir (- de 30).

Notre Dutaco, lui, nous affiche un voyant orange qui nous demande de faire vérifier le moteur. A priori, problème d’injection ?? Michel le mécano s’occupe de trouver un garage pour faire le point demain matin.

28 juil. 2014

DIRECTION LE LAC DE QUINGHAI PAR XINING

Etape qui nous mènera au bord du plus grand lac chinois.

Parcours montagneux, truffé de tunnels. Toujours énormément d’ouvrages routiers ou ferroviaires. Croisées fréquentes. Nous parcourons des plateaux à plus de 3000 m (point culminant aujourd’hui 3470 m ; jamais fait ça de ma vie).


A quelques dizaines de kilomètres du lac, le plateau est truffé de temples bouddhiques tibétains (la région faisait partie du Tibet dans les temps anciens). Les paysages de montagne, verdoyants, sont majestueux. Partout des touches de couleur : le jaune des champs de colza, les drapeaux de prière jaunes, blancs, bleus, verts et rouges et, au loin la couleur émeraude du lac.




Nous faisons une halte dans un temple où un moine édenté nous accueille. Le site domine le plateau. L’or du stupa principal est flamboyant sur la blancheur des autres. Recueillement. Lampes allumées. Écharpes offertes par le moine.




Moment zen avant d’aborder la route du lac, complètement bouchée par l’affluence touristique. Idem nos stations balnéaires au 15 août. C’est en plus la fête de l’Aïd pour les musulmans qui comptent une importante communauté dans cette région (30 %). Galère.

La soirée sera très cool, sur un grand placis.

Marie nous régale de raviolis à la vapeur pour son anniversaire ; Nassima et Sadek nous ont préparé des bourek rena (pâtisserie orientale) pour fêter l’Aïd. Nous avions installé réchauds à gaz et matériel de friture dans une cuisine improvisée en plein air. Ambiance chaleureuse.

Malheureusement, au briefing, nous avons appris que nous n’avions pas de journée tranquille ici demain.

27 juil. 2014

PINGLIAN, LANZHOU jusqu’au village de YUAUAN

15 000 km : la moitié de notre kilométrage théorique

Beaucoup de beaux kilomètres !

A Pingliang, nous sommes à 1 400 m d’altitude.

Nous filons à la Pagode qui domine la ville. Dès ce matin, il y règne une grande activité.


Gymnastes en tous genres, chanteuses accompagnés de musiciens avec des instruments traditionnels qui nous sont inconnus, familles avec de jeunes enfants et, judicieusement à l’ombre de la pagode, un groupe de danseurs en couples (façon thé dansant). Un élégant monsieur en pantalon blanc, chapeauté, m’invite à l’accompagner. Danse oscillant entre passo doble et rock mais beaucoup plus doux et lent. Encore un bel accueil spontanément chaleureux.


Quelques courses à la ville. Sommes l’attraction du marché et observés, photos à l’appui, dans les grands magasins.

Notre route continue à s’élever et les nombreuses roses trémières fleurissent les bas-côtés, même à 2 000 m.

Nous arrivons dans la province du Ghansu. Des canyons de roches ocres rouges côté nord, des montagnes d’herbes rases (presque moquette) et de cultures en terrasses de l’autre côté. Superbe parcours. Il faut dire que depuis notre arrivée en Chine, on trouve des routes en bon état ; enfin, pour les nationales et les autoroutes. Rien, mais alors, rien à voir avec celles de Russie.


Les chinois sont champions pour les routes mais alors pas du tout du tout pour la conduite ! Ils débouchent de partout (on se demande si le panneau stop existe ?). Ça double à droite, sur 2, 3, 4 files, celui d’en face n’a qu’à se ranger. Et puis, au milieu des voitures, les triporteurs, les 2 roues tout aussi inconscients et les pauvres piétons auxquels personne ne prend garde.

En circulation, nous commençons à distinguer 4 catégories de véhicules :

-  Celle des poids-lourds : méga engins qui dépassent la largeur de nos convois dits exceptionnels

-  Celle de la classe aisée qui roule en 4 X 4 ou grosses voitures (Audi, Citroën, Wolkswagen, Toyota, Hyundai…) et les marques chinoises

-  Celle du peuple : type QQ (c’est son nom), une toute petite chinoise

-  Celle des toutes petites camionnettes, triporteurs et 2 roues


Nous sommes prévenus, le village de Yuauan nous attend pour une soirée en notre honneur. Le PPI est déjà passé par là en 2010 et 2012. C’est un village à l’échelle chinoise : 50 000 habitants.

Discours, spectacle et dîner d’un agneau rôti, servi à plat sur un câblage tendu au milieu d’une table carrée. On nous équipe d’un gant pour pouvoir le dépecer et le manger. Excellent. Le repas n’est pas fini puisqu’après ça on s’installe sur une autre table pour déguster un assortiment de légumes et mets salés/sucrés ; avec pour finir, un peu d’alcool de riz qu’il est de tradition de boire cul sec, main apposée sur le « cul » du verre en criant « camper » (enfin ça ressemble à ça). Je dois le dire, on a seulement fait semblant, l’alcool de riz chinois étant carrément moins goûteux que la vodka (à laquelle nous nous sommes bien habitués).




Très très belle soirée. Je dois préciser que malgré les programmes parfois chargés, les soirées chinoises ne traînent pas. Le dîner est servi très tôt, parfois avant 19 h, donc, même avec un spectacle avant ou après, à 21 h tout est plié.