25 août 2014

DERNIERE ETAPE OUZBEQUE

Cerise sur le gâteau avant de quitter l’Ouzbékistan : une visite à Moynaq. Ça n’est pas prévu au programme, mais avec Daniel, Marie-Jeanne, Patrick et Christiane nous avons décidé de faire le détour.

Moynaq,, c’est l’ancien port du sud de la Mer d’Aral qui est maintenant à sec. A cet endroit la mer a reculé de 80 kms entre les années 60 et 90. Cultures intensives sous le régime soviétique (notamment le coton), dérivation par des canaux gigantesques de l’eau de l’Amoudarya qui se jetait là. Il est aujourd’hui tellement tari qu’il se perd dans des zones de marécages. Le delta a complètement disparu. La vie autour de la mer aussi. Reste les habitants de Moynaq a qui l’on a imposé la difficile culture et récolte du coton et … les bateaux restés là, sur le sable, quand la mer les a quittés. Désastreux. Les compétences visionnaires des hommes politiques et dirigeants communistes une fois de plus se sont arrêtées au bout de leur nez ou de leur portefeuille.





Là encore, non contents d’assécher cette mer, ils ont créé un centre expérimental sur une île qu’ils ont appelé l’île de la Renaissance ( !!!). Quand on sait les dégâts que provoquent ces expériences (virus de la peste, virus de l’anthrax…) sur la population locale (mortalité infantile, cancers, malformations…) ils ont eu, là encore, la vue bien courte.


Visite déprimante, d’autant que l’on sait aujourd’hui que la partie sud de la mer est définitivement sacrifiée au profit de la partie kazakh au nord, encore alimentée par le Syrdaria.

L’histoire ne s’arrête pas là, malheureusement.

Les gens d’ici, avec ce qui leur reste d’humour, disent que, si tous les scientifiques qui se sont penchés sur ce sujet dramatique étaient venus chacun avec un seau d’eau, la mer aurait retrouvé son niveau d’antan.

Nous sommes malgré tout heureux d’avoir fait ce détour qui nous a obligé à partir à 6 h du mat’ pour une étape rallongée de 200 km. Nous avons « frôlé » un autre lieu mythique en étant, au sud de la mer d’Aral, à 300 km à vol d’oiseau de Baïkonour le site de lancement des fusées et autres satellites russes (c’est sur le territoire Kazakh).

Au total, 640 km dans la journée, dont les ¾ en zone désertique d’une platitude navrante. Heureusement les multiples et très longues zones de chaussée défoncée ont animé le parcours !

Bivouac avec pot d’adieu à notre guide Roustame près de la frontière. Encore une. Demain ce sera le Kazakhstan.

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