Départ 8h en convoi. 96 km plus loin, arrivée au poste frontière chinois. Enfin, c’est l’endroit où se passent les formalités de sortie ; sachant qu’il y a ensuite un no man’s land de 135 km jusqu’à la sortie du territoire.
Avant la barrière, une terrasse accueille des billards en plein-air (pour faire passer le temps, aux douaniers ??)
Entrés à 9 h 45, nous en ressortons à 13 h 00.
Entre temps, alignements et silence obligés. On a eu du mal à tenir nos langues plus de 3 h. Quand ça dérapait un peu trop, rappel à l’ordre ; surtout au contrôle des passeports. Pas les mains sur le guichet ; celui d’après doit avoir les pieds sur la ligne jaune de courtoisie ; ceux de la file doivent être les uns derrière les autres un par un ; dans l’attente, nous sommes photographiés par une douanière à plusieurs reprises. Un autre douanier se tient stoïque pour nous surveiller. A part quelques individuels et un petit groupe d’espagnols, nous sommes les seuls dans ce grand hall. Pendant ce temps-là, tous les chauffeurs étaient restés dehors pour les vérifications des véhicules ; faut bien que ceux qui sortent soient les mêmes que ceux qui sont rentrés.
Après distribution ardue des passeports (le chinois ne sait pas lire le français – et vice versa) nous enfourchons nos montures, direction Irkhestam la « vraie » frontière avec le Kirghistan. Re-convoi à 24 camping-cars + 2 véhicules de l’organisation. Pas drôle. On voudrait bien faire des petites pauses photos. Impossible. On a bien essayé de faire autrement mais le staff il a pas voulu ! Même pas le temps de manger.
On nous demande d’embarquer les espagnols dont le minibus ne peut pas aller plus loin. Au 1er poste, vérification des passagers et de l’intérieur du Dutaco. Le douanier veut vérifier qu’il n’y a pas un 5ème passager allongé dans notre coffre du toit. En l’ouvrant François planque très vite des bouteilles de Vodka qui sont stockées là pour le retour en France ! Nous avons avec nous Johanna qui parle pas mal le français, son ami Gerart, catalan, et leurs volumineux bagages !
Arrivés à la frontière Khirgiz 7 km plus loin, tout le monde descend. Les chauffeurs sont contrôlés les premiers pour pouvoir passer au contrôle des véhicules. Ça va vite, bien que nous soyons maintenant tous regroupés avec les espagnols.
Finalement, après ce 1er poste Kirghiz les espagnols nous quittent, un nouveau bus les y attend.
Nous reprenons la route, en débandade, jusqu’à un autre poste perdu dans la montagne à au moins 10 km. Une roulotte en peinture de camouflage sert de bureau. 3 douaniers nous attendent sur la route, avec le listing magique pour vérifier nos noms. Pas question de sortir des camping-cars pour prendre des photos ; heureusement, ils sont moins regardants que les chinois. Contrôle rapide, nous voilà sur le sol kirghiz. Notre GPS n’a plus de fond de cartes ; il nous dirige seulement « vers le ouest » ! Un premier visiteur porte le ak kalpack, chapeau traditionnel de feutre blanc.
Consolation après toutes ces attentes, le paysage est toujours grandiose et nous récupérons 2 heures de décalage horaire à la frontière. Quand vous nous lirez, nous n’aurons plus que 4 heures d’avance sur vous.
En montant au col qui nous attend à 3 771 mètres (une 1ère pour nous) nous avons une vue plongeante sur la file de camping-cars et de camions qui attendent leur tour au poste frontière. Pour arriver là, nous avons parcouru 19 350 km.
Même si nous n’y passons que 2 jours, une petite présentation du Kirghistan s’impose.
Nous voici dans ce petit pays d’à peine 200 000 km² et un peu plus de 5 millions d’habitants. Rudes conditions avec un territoire à 90% de montagnes, dont 40% à plus de 3000 m. C’est une République autonome depuis 1926 ; devenue satellite de l’URSS en 1936, les Kirghiz sont indépendants depuis 1991. Bichek, la capitale, est au nord. Nous, nous y entrons par l’extrême sud-est.
Nous allons nous munir de Som pour quelques achats et pour le carburant. (60 SOM = 1 €).
A peine arrivés, c’est un dépaysement total. Encore une nature aux dimensions incroyables. Des pics, des glaciers, des hauteurs plus alpines que les roches desséchées du Taklamakan. Au creux, en contraste, une rivière aux eaux rouges. Émerveillements permanents.
Ce soir c’est bivouac, à Sary Tash (çà veut dire Pierre jaune) face à des sommets à plus de 7 000 m. OUAH !
Nous avons ressorti nos pantalons et polaires ; sommes à 14° à 3 200 m.
Briefing et apéro pour l’arrivée de Louis qui sera notre accompagnateur pendant notre parcours en Asie Centrale. Timour, notre guide local nous présente la table copieusement garnie de mets locaux. Pain, fromage de chèvre (on dirait du crottin de Chavignol), petits pains rectangulaires (c’est comme des bottereaux), beurre de yack, crème, lait, friandises à base de fleurs. Régal.
On ressort les duvets pour la nuit.
1 commentaire:
j'avais zappé cette portion de votre parcours,l'immensité des paysages nous promet à votre retour un diaporama époustouflant!!!
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